Si vos yeux s’obstinent à rester ouverts la nuit, ça ne sert à rien de les fermer de force. Ils continueraient à voir de toute façon, à l’intérieur de votre crâne, à voir et à revoir le film de vos souvenirs jusqu’à les réduire en bouillie.
Non, au contraire : il faut avoir le courage de regarder à l’extérieur. Il faut regarder la nuit en face, et s’apercevoir qu’elle vous regarde.
En fait, c’est le jour qui est aveugle. Quand il fait jour, c’est comme si le soleil jetait un linceul bleu sur le ciel, vissait un couvercle sur nos têtes. Mais la nuit, ce linceul glisse, le couvercle se soulève. Derrière, il y a l’infini et les étoiles, qui nous observent.
L’insomnie nous oblige à ouvrir les yeux.
Elle nous oblige à voir l’évidence :
nous ne sommes pas seuls dans l’univers…
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samedi 22 août 2009
vendredi 21 août 2009
NEIGE D'UNE NUIT D'ETE
De retour d'Arles.
Alors que je me promenais sur les bords du Rhône vers 3h du matin, je suis tombé sur un spectacle qui m'a saisi. Autour de chaque lampadaire, des nuages bruissant d'éphémères, ces papillons qui ne vivent que quelques heures. Il faisait une chaleur d'enfer, et pourtant j'avais l'impression qu'il neigeait : les insectes étaient en tous points semblables à des flocons. Le sol en était jonché, un tapis blanc s'étendant à perte de vue. Des centaines de milliers d'éphémères à peine nés, et déjà morts.
Cela m'a ému : il n'y a pas de temps à perdre !
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